Enceinte de la ville de Bireçik

 

 

 

Localisation : mur d’enceinte autour de la ville avec trois portes. 

 

 

Réf :

Devonshire (1922), p.1-43

Meinecke (1992), 42/142, 42/144

Sinclair (1990)

 

Oppenheim/Berchem (1913), n°130

 

 

 

Historique

 

Aujourd’hui il reste de longues sections visibles du mur d’enceinte : une section au sud, une longue section en ruines au nord-est, ainsi que trois portes, Maydan Kapesi, Meçan Kapesi et Urfa Kapesi[1]. Des photos de Creswell montrent l’état de l’enceinte, et une importante partie de son élévation, au début du 20e siècle[2].

 

La section sud qui s’étend le long de l’avenue Adnan Mendes conserve trois tours (deux polygonales et une rectangulaire) avec des pierres à bossage, elles ont aussi gardés leurs consoles en quart de cercle qui soutenaient le système de défense sommital. La longueur du mur restante entre les tours présente à certains endroits des fentes à archères (aujourd’hui au niveau du trottoir).

A l’angle sud-ouest de cette section, se trouve un bastion restauré, (aujourd’hui mescid Alaburç), il cloturait le mur d’enceinte sud au niveau du fleuve[3]. Ces façades présentent une assise en pierre noire à mi-hauteur et des fentes de tir dans des cadres ornés, on trouve aussi des cartouches à la gloire du sultan al-Ashraf Qaitbay disposés sur toutes les façades du bastion. Le système de défense sommital, restauré, se compose des bretèches soutenues par des consoles en quart de cercle et des archères. L’intérieur de l’édifice, qui sert de salle de prière, reçoit une inscription d’une ligne gravée sur le mur sud.

 

La section au nord-est présente un long pan de mur qui se prolonge au loin dans la ville moderne (ill.12, 13, 14). Cette section à la sortie de Urfa Kapesi suit le relief accidenté de cette partie de la ville et devait certainement rejoindre Meçan Kapesi (ill.16, 17).

Aujourd’hui, le mur en mauvais état, présente des sections de belles pierres à bossages (ill.15), des fentes de tir et deux tours en élévation. La tour polygonale conserve ses fentes de tir et des morceaux de consoles qui devaient soutenir le système de défense sommital (ill.18-23).

 

Outre les deux portes mentionnées, une troisième porte Meydan Kapesi qui se situe au sud, portait une inscription datée 887/1482, mentionnant le sultan Qaitbay[4].

 

Les inscriptions et les cartouches, à la gloire du sultan al-Ashraf Qaitbay, disséminés sur le mur d’enceinte et les portes témoignent de l’activité de restauration entreprise par le sultan lors de sa visite d’inspection dans la région en rajab 882/Novembre 1477[5]. Ces restaurations apparaissent de grande ampleur et semblent concerner toute l’enceinte qui devait être largement en ruines lors de son arrivée dans la ville.

 

 

 

Epigraphie

 

n.d. Sourate du Coran, 1 ligne à l’intérieur du bastion sur le mur sud[6] (ill.11).

« Sourate LXXII/18 : Les mosquées sont consacrées à Allâh, n’invoquez donc personne avec Allâh ».

 

n.d. Texte 3 lignes dans les cartouches[7].

« Gloire à notre maître le sultan al-Malik al-Ashraf Abu’l-Nasr Qaitbây, puissante sera sa victoire ! ».

 

887/1482. Inscription de construction sur la porte Meydan Kapesi[8].

« Gloire à notre maître le plus grand sultan…. l’épée tranchante d’Allâh, al-Malik al-Ashraf Abu’l-Nasr Qaitbây ! sous la direction de Yûnus le nécessiteux de Dieu. Dans l’année 887. Qu’Allâh ! fasse durer éternellement le pouvoir de notre maître le sultan al-Malik al-Ashraf Abu’l-Nasr Qaitbây ! le mois de jumada II en l’année 887 ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

Kurkçüoglu (1996)

Durukan (1999), p.113-118

Durukan (2004), p.101-106, 180-197

Raphael (2010), p.173-185

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ tracé de l’enceinte

 

2/ front sud de l’enceinte

3/ front sud de l’enceinte avec tour T02

4/ front sud, tour T01

5/ front sud, tour T02

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6/ front sud, tour T03

7/ plan du bastion sud-est

 

8/ vue nord-ouest du bastion

9/ vue sud-est du bastion

10/ façade sud du bastion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11/ inscription du mur intérieur sud

 

12/ vue d’une partie du mur est

13/ une partie du mur est

14/ une partie du mur est

15/ une partie du mur est, avec pierres à bossages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16/ vue du mur dans la ville moderne

17/ tour du mur d’enceinte

 

18/ tour polygonale du mur est

19/ tour polygonale du mur est

20/ tour polygonale du mur est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21/ tour polygonale côté ville

22/ vue intérieure de la tour polygonale

 

23/ plan d’une tour polygonale

24/ plan d’une tour quadrangulaire du mur est

 

 

 

 

 

Documents anciens, récits

 

Buckingham (1827), p.34-35 (séjour en juin 1816)

The walls appear to have been built of a hard yellow stone, of which there only a small portion in the immediate neighbourhood of the town, unless time, and the effect of the air, may have changed the colour and texture of the surface. They are of excellent masonry, and are constructed in the rustic manner, in imitation of Roman work. There are towers at the angles, and other parts ; and some portions of the wall climb over very steep acclivities, as at Antioch. Through all parts of it are loop-holes for arrows, and a battlement going all around the summit. »

The front of the eastern gate presents many architectural decorations, in good taste, among which are the fan-topped niches, so fashionable in Roman times, and afterwards imitated by the Saracens. They were always executed by these last, however, with an approximation to the pointed arch, and in a way to be easily distinguished from those of the Roman age. Around the battelements, I observed, also, a sort of frieze, formed of large fleur-de-lys reversed ; but whether this ornament had any reference to the defeat of the Christian powers, who bore it among their emblems during the time of the Crusades, it would be difficult to determine.

There were here, also, as in most old Mohammedan fortresses, many circular stones jutting out from the walls, like guns projectings through the closed port of ship’s side ; and on all theses were inscriptions in relief, for which purpose they seemed to have been place there. In the oldest buildings this is the use to which they are applied, and this was, no doubt, their original intention ; though in some, perhaps later buildings, fragments of granite and marble pillars have been used, to project from the walls in this way, when the buildings were erected near the site of any ruined city, and were thus already formed to the builder’s hands ; but their ends were not then used as inscriptive tablets.

Around the whole of the front of the eastern gate was a long band of smooth stone, containing an inscription in characters of high-relief, and well cut ; but it was in such ancient complicated forms that none of our party could understand it, although we had many who could read the old Cufic character with facility, and who understood the most learned style of Arabic in use at the present day. »

 

 

 

Benjamin (1856), p.194

« Pour entrer dans la ville, on passe l’Euphrate sur un bac. Le fleuve protège la ville de ce côté, tandis que de vieilles murailles, dont la ligne suit les sinuosités de la montagne à laquelle Birra est adossée, l’abritent de tous les autres côtés ; de loin, c’est un aspect curieux que celui de ce mur immense demi-circulaire qui entoure la ville, dont les contours se détachent ainsi sur le fond grisâtre du granit. »

 

 

Chesney (1868), p.416  (séjour le 17-18/05/1835 et 14-16/06/1835)

« The walls of the town are built perpendicularly from the water, and the ground rises much in the rear, so as to give a view of the whole extent of the place. Close along its walls flows the Euphrates : in the spring, during the high water, it is about half a mile in breadth, but in the autumn ti is reduced to about 200 yards. »

 

 

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[1] Les deux dernières portes font l’objet de fiches séparées.

[2] Photos des archives de Creswell sur le site archnet.org, et celui de l’Ashmolean Museum.

[3] Une photos de Creswell montre le bastion  et son glacis  ‘les pieds dans l’eau’.

[4] Voir texte, in Durukan (1999), n°36 et Oppenheim/Berchem (1913), n°130.

[5] Voir Devonshire (1922), p.15.

[6] Traduction d’après le texte de Durukan (1999), n°20.

[7] Traduction d’après le texte de Durukan (1999), n°19.

[8] Traduction d’après te texte de Oppenheim/Berchem (1913), n°130.