Bimaristan Arghûn (755/1354)
Localisation : au sud de la vieille ville, dans le quartier de Bâb Qinnasrîn.
Réf :
Gaube (1984), n°400
Herzfeld (1955), p.332-338
Mayer (1933), p.74-75
Meinecke (1992), 20/20
Herzfeld (1955), n°180-184, 229
Oppenheim/Berchem (1913), n°59, 59a, 60
Sauvaget (1933), n°28, 29, 30
Historique
Le bimaristan a été construit en 755/1354 par Sayf al-Dîn Taijâ, alors maître de maison (ustâdâr), du gouverneur de la ville Arghûn al-Kâmilî, cet édifice succède à une construction Ayyûbide. Il est considéré comme une institution importante pour le traitement des maladies mentales, c’est aussi un centre de recherches médicales reconnu à son époque. Son plan complexe (ill.1) est adapté au programmes médicaux prodigués dans cet établissement.
L’édifice est resté actif jusqu’en 1920, aujourd’hui c’est un musée.
Epigraphie
755/1354. Texte de construction, bandeau du portail (3,25x0,22), 1 ligne au centre, 2 à droite et à gauche (ill.4, 6, 7)[1].
« Coran VI, 116. La fondation de cet
hôpital béni a été ordonné durant les jours de notre maître le sultan al-Malik
al-Sâlih, fils du sultan al-Malik al-Nâsir Muhammad, fils de Qalâ’ûn – que Dieu
éternise sa royauté ! – par l’avide de son Seigneur Arghûn al-Kâmilî,
lieutenant général du sultanat magnifié à Alep la bien gardée ! – que Dieu
lui pardonne et lui donne sa récompense le paradis ! dans le mois de
l’année 755 (1354), sous l’administration de l’avide de son Seigneur Saif
al-Dîn Taijâ, majordome du susdit – que Dieu lui soit Indulgent ! – sous
l’entreprise des proches de sa faveur Khalîl, fils d’Aidughdî al-Zarrâq, de
Balabân al-‘Alâ’î et de Balabân al-Fakhrî, que (Dieu) leur soit
Indulgent ! »
(n.d). Signature, médaillon de 4 lignes (ill.4)[2].
« Façon
d’Abû Salman, fils d’Abû Muhammad, fils d’Amân que Dieu ait pitié de
lui ! »
810/1407. Décret, 2x4 lignes (0,5x0,4) à droite et à gauche du portail (ill.8, 9)[3].
« Son
Altesse très noble, auguste, notre maître, le seigneur, le chef, Sayf al-Dîn
Tamurbughâ al-Nâsirî, gouverneur général de la province d’Alep, que Dieu puisse
garder ! (puisse Dieu glorifier ses victoires !) a ordonné,
conformément aux décrets royaux, augustes, de notre maître le sultan al-Malik
al-Nâsir (puisse Dieu prolonger le règne du souverain qui les a promulgués et
faire durer son pouvoir !) de rendre ses waqf à cet hôpital et de le
rouvrir après qu’il eut été fermé. Maudit en même temps que son père quiconque
portera préjudice au waqf de cet hôpital ou prendra à nouveau à son détriment
une mesure illégale : celui-là, que le Prophète de Dieu soit son
adversaire (au Jour du Jugement). A la date du 1er jumada I
810/4.X.1407. Puisse Dieu avoir pitié de celui qui provoquera cette
décision ! »
825/1422. Décret, 5 lignes (1,45x0,8) sur le mur gauche de la baie du portail (ill.7)[4].
« A la date de rabi’I 825 (février-mars
1422), notre maître Sa très noble Altesse Sayf al-Dîn Tânîbak, serviteur
d’al-Malik al-Sâlih, notre maître, le roi des émirs (puisse sa victoire être
glorieuse !), agissant en qualité d’administrateur légal de l’hôpital de
Sayf al-Dîn Arghûn al-Kâmilî, à Alep (puisse Dieu la garder !), ayant pris
connaissance des conditions stipulées par le fondateur (puisse Dieu le
récompenser !) dans l’acte de constitution de son waqf, a interdit (l’accès
des fonctions rétribuées sur les revenus du waqf à) ceux qui ne satisferaient
pas à ces conditions. Maudit en même temps que son père quiconque innovera,
dans le fonctionnement de cet hôpital, en dehors de ce qui a été fixé par le
fondateur (puisse le Très-Haut le récompenser et lui pardonner, ainsi qu’à
celui qui provoqua cette décision et à celui qui administrera bien cette
fondation) »
846/1442. Décret, 4 lignes (1,45x0,5) sur la façade nord-ouest à gauche du portail (ill.10)[5].
« A la date du 22 rabi’II, en l’année
846/30.VIII.1442, Son Excellence noble, auguste, notre maître, le seigneur, le
chef, Zayn al-Dîn ‘Umar ibn al-Saffâh, le shafi’ite, chef du bureau de la
Chancellerie Royale dans la province d’Alep (puisse Dieu la garder !), a
aboli la perception de la taxe sur les marchandises importées [dans la ville
d’Alep] (puisse Dieu la garder !) par les chrétiens de la ville de Qârâ, -
soit : des étoffes et des produits agricoles, exception faite des fruits –
taxe faisant partie du traitement du Secretaire d’Etat à Alep – (cette décision
a été prise) par amour du Très-Haut. Quiconque modifiera ces dispositions après
en avoir eu connaissance commettra un crime qui retombera sur ceux qui
l’imiteront, car Dieu entend et sait tout (Coran II, 177) »
Biblio complémentaire
Hallaj (2000b)
Mols (2006), n°22
|
|
|
|
|
1/ plan du bimaristan |
2/ façade sur rue |
3/ vue du portail d’entrée |
4/ baie du portail avec le bandeau inscrit de
755/1354 et le médaillon signé |
5/ la voûte à muqarnas du portail |
|
|
|
|
|
6/ partie droite de la baie du portail avec le début
du bandeau inscrit de 755/1354 |
7/ partie gauche de la baie du portail avec la fin
du bandeau inscrit de 755/1354 et le décret de 825/1422 |
8/ la 1er partie du décret de 807/1410 à
droite du portail |
9/ la 2e partie du décret de 807/1410 à
gauche du portail |
10/ le décret de 846/1442 à l’angle nord-ouest |
|
|
|
|
|
11/ corridor menant aux cellules |
12/ vue nord-ouest de la cour principale |
13/ portique et iwan sud |
14/ les
ouvertures des cellules sur la cour secondaire |
15/ les cellules de la cour octogonale |