Qal’at ‘Ajlûn/al-Rabad (n.d.)

 

 

 

Localisation : A 20km de Jerash, sur le Jabâl Banî Awf, à l’ouest de l’actuel village de ‘Ajlûn.

 

 

 

Réf :

Glueck (1945), p.210-235

John (1931), p.21-33

Korn (2004), p.96-98

Meinecke (1992), 4/22

Mittmann (1970), p.182

Steuernagel (1924), p.191-240

 

Berchem (1903), p.53

Omoush/Jbour (2015), p.37

RCEA, 3746, 4463

 

 

 

Historique

 

Le château surplombe le wadî Kufranja qui abrite des mines de fer et des cours d’eau jalonnés de moulins[1]. Il fait face à la forteresse croisée de Belvoir/Kawkab al-Hawa aujourd’hui sur l’autre rive du Jourdain en Israël.

Le site semble déjà occupé par une église byzantine. Les premiers travaux débutent en 1184 avec l’émir ‘Izz al-Dîn ‘Usama afin de contrer les attaques bédouines récurrentes dans la région. Après la bataille de Hattîn en 1187, la plupart des forteresses de la région (Kerak, Belvoir, Shawbak) tombent dégageant ainsi la route du Caire à Damas. ‘Ajlûn devient la tête de pont pour reconquérir les territoires francs et joue un rôle politique important dans la principauté Ayyûbide de Damas.

On distingue 3 phases de construction : 2 sous les Ayyûbides et 1 phase Mamluk.

 

Période Ayyûbide

Un premier état présente une fortification compacte de type fort romano-byzantin qui consiste en un édifice quadrilatère avec tours d’angle, solidement défendu sur le front sud et est, beaucoup moins sur les fronts nord et ouest. L’accès primitif se faisait par l’est via une entrée frontale (P1 sur plan) comprenant 2 portes surmontées de bretèches[2] mais sans fossé.

Le 2e état correspond à un élargissement du noyau primitif vers le sud et l’est avec l’ajout de 2 cours, le creusement d’un fossé et la multiplication des zones de stockage. L’accès d’origine (P1) n’est plus utilisé, il est remplacé par une rampe d’accès longeant la tour T06 par le sud (P5 sur plan). La tour massive T07 au sud-est dite tour de ‘Aybak est datée 611/1214 par une inscription de construction sur le linteau d’une fenêtre de la façade est. Elle présente un plan en L s’insérant sur une structure préexistante et s’inscrit comme un nouveau modèle de tour dite maitresse, rassemblant latrines, fenêtres ornées et résidence au dernier niveau. Ce modèle initié par l’émir ‘Izz al-Dîn Aybak va se développer avec le sultan al-‘Adîl. On retrouvera par la suite ce programme à Damas et Busra notamment[3]. D’autres inscriptions sur la tour T05 font état de travaux sans plus de précision.

 

Période Mamluk

Le 3e état correspond aux restaurations initiées par le sultan Baybars lors de sa visite en safar 659/5.I-2.II.1261. Ces travaux concernent le front est principalement, touché lors des assauts mongoles.

En 728/1328, les sources mentionnent une terrible inondation survenue en automne. De part sa situation dominante la forterresse n’a pas été touché[4], les dégâts concernent uniquement le ville de ‘Ajlûn située en contrebas.

 

 

 

Epigraphie

 

n.d. Texte de restauration 2 lignes sur la tour T05 (ill.44)[5].

« Refait durant les jours de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir Salah al-Dîn Yûsuf, fils d’al-Malik al-‘Azîz Muhammad – Que Dieu éternise sa royauté !- sous la surveillance du pauvre esclave Muhammad, fils d’Abu Bakr, seigneur de ‘Aintâb ».

 

 

611/1214. Texte de construction 3 lignes sur la tour T07 (ill.10)[6].

« xxx cette tour bénie a été fondée par Aibak, fils de ‘Abd-Allâh, majordome d’(al-Malik) al-Mu’azzam (‘Isa), dans les mois de l’année 611 (1214) ».

 

 

 

Biblio complémentaire

al-Qudah (1993), p.61-70

Abeileh (1998)

MacKenzie (2002), p.615-620

Yovitchitch (2002)

Abeileh (2006)

Yovitchitch (2006), p.225-243

Yovitchitch (2007), p.363-394

Yovitchitch (2008a), p.118-125

Kenney (2009)

Kenney (2009a), p.787-795

Omoush/Jbour (2015)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan général du site

2/ plan des phases de constructions

3/ vue du site depuis la route

4/ vue depuis l’est

5/ vue du front est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6/ vue depuis le sud-est

7/ vue de la tour T06 depuis le sud-est

8/ vue de la tour T07 depuis le sud-est

9/ ouverture et inscription sur la façade est de la tour T07

10/ l’inscription datée 611/1214 sur la tour T07

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11/ vue de la tour T06 et de la courtine depuis le sud

12/ vue de a tour T06 et de l’accès depuis le sud

13/ tour T07 depuis le sud

14/ façade de la tour T07

15/ maçonnerie de la tour T07

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16/ vue du front sud

17/ vue du front sud depuis le sud-ouest

18/ la tour T07 depuis l’ouest

19/ la tour T07 depuis le sud-ouest

20/ la tour d’angle T05 depuis le nord-est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21/ la tour T05 depuis le sud-ouest

22/ l’actuel accès au château

23/ l’accès

24/ une salle voûtée de l’extension Ayyûbide

25/ une salle de l’extension Ayyûbide

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26/ salle entre la citadelle d’origine et l’extension Ayyûbide

27/ salle de l’extension Ayyûbide

28/ salle voûtée de l’extension Ayyûbide

29/ l’accès P03 depuis le sud

30/ élévation et plan de la tour T07

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

31/ salle de la tour T07

32/ archères de la tour T07

33/ salle de la tour T07

34/ archère de la salle

35/ voûte face à l’accès P03

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

36/ salle de l’extension Ayyûbide

37/ salle du quart nord-est, à droite l’accès P1

38/ vue du quart nord-est depuis le sud avec l’accès P1

39/ la courtine entre T06 et T05 depuis le sud

40 vestiges dans le quart nord-est vers T05

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

41/ la tour T05

42/ la tour T05 depuis le sud

43 l’inscription sur la façade sud de la tour T05

44/ l’inscription non datée sur la tour T05

45/ un élément du réseau hydraulique

 

 

 

 

 

 

 

 

46/ vestiges près de la citadelle originale, quart nord-ouest

47/ extrémité ouest de front sud vers T02

48/ vue des terrasses du front sud et de la tour T07

49/ vue du niveau haut de la tour T07 depuis le nord

50/ la tour T02 depuis le nord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

51/ vestiges de la citadelle originale vers le nord-ouest avec la tour T03

52/ vestiges de la citadelle originale vers l’ouest avec la tour T02 à gauche

53/ vue de la tour T02 vers l’ouest

 

 

 

 

 

 

54/ une inscription de Sifha exposée au musée de la citadelle

55/ une inscription de la mosquée de Sifha datée 686/1287 exposée au musée de la citadelle

56/ une inscription de la mosquée de Sifha exposée au musée de la citadelle

 

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Cf. Greene (1986).

[2] Ce système est a rapprocher des accès des fortifications byzantines et des ‘châteaux’ Omeyyades.

[3] Sur la question, cf. Yovitchitch (2011).

[4] Cf. Kenney (2009), p.787-795

[5] Texte d’après RCEA 4463.

[6] Texte d’après RCEA 3746.