Madrasa Shamîya extra-muros (581/1186)

 

 

 

Localisation : maqamât, quartier sûq Saruja (P17.3).

Visite en 2002.

 

 

 

Réf :

Allen (2003), chap.3

Herzfeld (1946), p.38-43

Korn (2004), n°16

Moaz (1991), p.79-83

Sack (1989), 2.2-3

Sauvaget (1932b), n°26

Sauvaire (1894b), p.407-409

Wulzinger/Watzinger (1924), C1.3

 

Herzfeld (1946), n°35, 36, 37

RCEA 3407, 3408, 3448

 

 

 

Historique

 

Sitt al-Sham Zumurrud Khâtûn, une sœur de Saladin, a fondé une madrasa shafi’ite dans le secteur d’al-‘Uwaina au nord-ouest de la citadelle. L’eunuque Shibl al-Dawla Kâfûr a dirigé les travaux de construction, décédé en 623/1226 il est inhumé dans la madrasa al-Shiblîya extra-muros qu’il a fait construire.

La madrasa a servi de lieu de sépulture à plusieurs membres des Sitt al-Sham: en 581/1186 son mari Nâsir al-Dîn Muhammad ibn Shirkûh, prince de Homs, est décédé et est enterré dans la madrasa, donnant ainsi une date sûre pour la construction du bâtiment. En Sha’ban 582/oct.1186, le corps d'al-Mu’azzam Turanshâh est amené ici depuis Alexandrie. En 587/1191, le fils de Zumurrud, Husam al-Dîn Muhammad ibn ‘Umar ibn Lajin, est enterré ici. Ces trois sépultures sont attestées par les inscriptions funéraires sur les cénotaphes dont les informations concordent avec les sources écrites. Abû Shama ajoute que la fondatrice elle-même est enterrée ici, sous le cénotaphe de son fils. La tombe du site d’origine sur le côté sud de la cour est toujours préservée.

La salle intérieur est couverte d’une voûte croisée ; des stucs, des moulures et des médaillons ornent les surfaces voûtées en plâtre (ill.1). La désignation du tombeau comme « lieu d’enseignement » par Nu’aimî semble problématique. D’autres composants aujourd’hui disparus devaient se trouver autour de la cour ; il reste une salle de prière qui jouxte la chambre funéraire à l’est, et plus tard, un portique (ill.3), qui relie ces deux éléments.

La date de construction du minaret à l’angle nord-est (ill.2), est incertaine, mais doit être contemporaine aux Ayyûbides.

 

 

 

Epigraphie

 

582/1186. Texte funéraire 7 lignes sur le tombeau sud[1].

« Coran LV, 26-27. Le bienheureux martyr al-Malik al-Mu’azzam Fakhr al-Dîn Turan-Shah, fils du très illustre Najm al-Dîn Aiyûb, - que Dieu sanctifie son âme et illumine son tombeau ! – est décédé, à Alexandrie, en safar de l’année 576 (juillet 1180). Il a été transporté à Damas en l’année (57)8 (1182), puis transporté ici en sha’ban de l’année (5)82 (octobre novembre 1186) ».

 

 

n.d. Epitaphe 6 lignes sur le tombeau central[2].

« xxx l’émir, le maréchal, très illustre, grand, assisté de Dieu, bienheureux, le champion de la foi en vue de la miséricorde de Dieu, Nâsir al-Dîn, le bon ordre de l’Islam, le viatique des hommes, la noblesse de l’empire, la splendeur de la communauté, le commandant des armées des musulmans, Alp Kitlugh-Beg, Abû Sa’îd Muhammad, fils de Shirkûh, est décédé le 29 ».

 

 

587/1191. Epitaphe 9 lignes sur le tombeau nord[3].

« Ceci est la tombe du maître, de l’émir, du général très illustre, du guerrier, du martyr bienheureux, Husam al-Dîn Abû ‘Abad-Allâh, Muhammad, fils de ‘Umar, fils de Lajîn, - que Dieu sanctifie son âme et illumine son tombeau ! – décédé dans la nuit du (vendredi au) samedi 20 du mois de ramadan de l’année 587 (11.X.1191) ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan et sections de la madrasa

2/ le minaret

3/ l’accès à la madrasa

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Texte d’après RCEA 3407.

[2] Texte d’après RCEA 3408.

[3] Texte d’après RCEA 3448.